Les deux prévenus demandent un délai pour préparer leur défense. Le tribunal doit donc statuer sur leur mise en détention provisoire : attendront-ils l’audience en prison ?
Au regard de ses antécédents
Nordine B., tout juste juste vingt ans, est né à Tunis. On l’accuse d’être rentré dans une Mercedes en cassant une vitre arrière pour y voler un siège bébé et un sac de maternité.
« Pourquoi vous ne l’avez pas quitté plus tôt ? »
Kingsley T., vingt ans, né en Martinique, comparaît pour menaces de mort réitérées et violences habituelles sur sa compagne ayant entraîné cinq jours d’ITT.
« Vous êtes face à des individus exploités »
Deux jeunes Pakistanais comparaissent. Lors d’un contrôle dans le quartier de Bagatelle, les policiers s’aperçoivent qu’ils ont des documents falsifiés : un faux récépissé de demande d’asile pour le plus âgé, et de faux papiers grecs – permis de conduire et passeport – pour Ali L. Les deux sont immédiatement interpellés.
« La seule difficulté, ce sont les déclarations du prévenu »
Ahmed A., presque trente ans, comparaît pour trafic de stupéfiants. Il est arrivé d’Algérie il y a sept mois et n’a pas de papiers. Sa présence sur le territoire semble contrarier le président, qui s’adresse brutalement à l’interprète :
— Ses projets, c’était quoi, puisqu’il a femme et enfant en Algérie ?
« On doit demander de l’argent poliment »
Yves T., ivoirien d’une quarantaine d’années, se tient debout dans le box, l’air furieux. La présidente peine à lui imposer les règles de l’exercice : « Vous devez vous asseoir, et vous ne pouvez parler que quand on vous donne la parole. »
« Et pourtant vous travaillez ! »
Né au Portugal il y a une trentaine d’années, João T. est jugé pour des faits de violences conjugales commis en mars et pour des appels téléphoniques malveillants survenus depuis. Il arrive de la prison de Seysses, où il est en détention provisoire depuis un mois pour avoir transgressé le contrôle judiciaire qui lui interdisait de rentrer en contact avec son ancienne compagne.
L’honneur des pompiers
Éric A., visage tatoué, sourcils froncés, est né à Sète en 1975. Il est accusé de violences sans ITT sur personnes chargées d’une mission de service public – en l’occurrence des pompiers – et de détérioration de biens publics.
Trois renvois
Auteur présumé d’un délit, Karim E. a refusé de se soumettre au contrôle des forces de l’ordre. Il comparaît pour outrage et violence. La présidente lui pose la question rituelle : « Voulez-vous être jugés maintenant ou voulez-vous un délai pour préparer votre défense ? »
Faute avouée à demi pardonnée ?
Début d’audience. Déjà beaucoup de monde dans la salle, si bien que l’huissière commence à refuser l’entrée à des gens – qui protestent. Les deux assesseurs attendent, tandis que le président farfouille dans ses papiers.
Pendant ce temps, l’interprète va saluer les trois prévenus. Ils comparaissent pour une série de vols commis deux jours plus tôt dans une petite ville proche de Toulouse.
« Pourquoi avoir refusé de faire ce test ? »
C’est la période des stages à l’école de la magistrature. Un auditeur de justice, futur magistrat, accompagne la présidente de la chambre. C’est lui qui mène les débats.
Vingt ans plus tard
La femme d’une cinquantaine d’années dans le box est née en Bosnie-Herzégovine. Selma L. arrive directement du centre de rétention administratif de Cornebarrieu. On l’accuse d’avoir essayé de se soustraire à une obligation de quitter le territoire français.