Renaud C. est né à Marseille, il y a bientôt 40 ans. Il est accusé d’avoir exercé sur sa mère – avec laquelle il vit – des violences n’ayant entraîné aucune ITT. On n’en saura pas plus sur les faits, puisque le procès doit être renvoyé, comme l’explique le président : « Apparemment, la victime n’a pas été avisée. Le dossier n’est donc pas en état d’être jugé. »
2,84 m² pour préparer sa défense
Gabriel A. est né à la Réunion il y a 45 ans. Trois semaines plus tôt, il a demandé un délai pour préparer sa défense et a été envoyé en détention provisoire à la prison de la Santé. C’est la deuxième fois qu’il fait une demande de mise en liberté devant le tribunal.
« Je lui ai pourtant expliqué les enjeux »
Imran A. comparaît pour un vol. La présidente lui pose cérémonieusement la question rituelle :
— Voulez-vous être jugé maintenant ou voulez-vous un délai pour préparer votre défense ?
Son avocate tente de prendre la parole, mais se fait sèchement remettre à sa place : « C’est à lui que je pose la question, maître ! »
Aux bons soins de la justice
Mohamed H., 42 ans, est amené dans le box. Un jour d’août, il a menacé plusieurs personnes avec un couteau. Il est en détention provisoire depuis plus d’un mois, le procès ayant été renvoyé d’office faute d’expertise psychiatrique.
Un prévenu qui a de la chance
Ramzi T. – 25 ans, algérien – comparaît pour deux cambriolages et un troisième, avorté, effectués à bord d’une camionnette volée. S’ajoute à cela l’usage de fausses plaques, le refus de donner son code de téléphone et son opposition à un prélèvement ADN.
Maintenant qu’il est là
Le parquet a renoncé à poursuivre Abdel T pour le vol à l’issue de la garde à vue. Mais maintenant qu’il est là, ce serait dommage de le laisser partir libre : il l’accuse donc de « maintien irrégulier sur le territoire ».
Pour son bien
Terrifiée et au bord des larmes, une toute jeune femme est amenée par les policiers dans le box des prévenu⋅es. Depuis le premier rang du public, sa sœur l’encourage avec énergie et optimisme : « Tu vas sortir ! Ça va aller ! »
Merci pour tout
Le prévenu comparaît pour violences volontaires. Installé au rayon alcool d’un supermarché pour boire des bières, il a menacé avec un couteau le vigile qui voulait le déloger. Couteau qu’il a immédiatement rangé quand les renforts sont arrivés.
« Vous n’êtes pas tout à fait normal sans être fou à lier »
Un mois et demi plus tôt, Diego N. a touché les fesses de deux femmes dans le hall de la gare, alors qu’elles regardaient les horaires de train sur les écrans dans un moment de grande affluence. La scène a été filmée par les caméras de vidéosurveillance, et il a été arrêté le lendemain. Il est en détention provisoire depuis, le procès ayant été renvoyé deux fois pour attendre une expertise psychiatrique.
« Les faits sont désespérants »
Le prévenu suivant, Marlon E., 30 ans, n’a aucun proche pour le soutenir. La présidente rappelle les faits : à 4 heures du matin, complètement saoul, il a tenté de voler une voiture pour rentrer chez lui. Il est entré dans l’habitacle en fracassant une vitre et commençait à dénuder les fils pour la démarrer quand la police est arrivée.
« Elle s’était bien gardée de le dire avant ! »
Bassem Z. comparaît pour avoir frappé son ancienne compagne, Norah L., son fils et un ami à elle. La présidente résume le dossier : appelés par l’enfant de la victime, les gendarmes sont intervenus à son domicile.
Les bonnes manières
Enzo B. entre dans le box des prévenus, menotté et encadré par les policiers. Il a 18 ans depuis quelques mois, un survêtement et quelques mèches blondes. Il regarde beaucoup du côté du public. Est-ce qu’il cherche quelqu’un qu’il connaît ? Est-ce qu’il est mal à l’aise de voir tout ce monde ?