Toulouse, chambre des comparutions immédiates, octobre 2023. Le tribunal est en effervescence, Dalil B. comparait pour menaces de mort à l’encontre d’une avocate.
« On vous appellera »
Michel B. comparait pour avoir volé un véhicule et pour l’avoir ensuite conduit alors qu’il avait consommé de la cocaïne et que son permis était suspendu.
Faillir avoir volé
Sami D. comparaît pour une tentative de vol. Il a voulu rentrer de soirée à pied au milieu de la nuit. Complètement saoul et épuisé, il a cassé la fenêtre d’une maison inhabitée pour y passer la nuit.
La main tendue de la justice
Les trois juges s’installent pendant qu’Ahmed M. est amené dans le box. C’est le président, au centre, qui pose les questions : « Monsieur l’interprète, demandez-lui s’il préfère être jugé tout de suite ou s’il veut un délai pour préparer sa défense. »
Un garçon chanceux
Adama F., né en 2002 à Toulouse, comparaît pour avoir vendu deux demi-grammes de cocaïne, ce qu’il a reconnu en garde à vue. « Qu’avez-vous à dire sur les faits ? — J’ai fait un an de prison, je suis sorti il n’y a pas longtemps, mais mon père m’a mis dehors et… — On évoquera votre situation plus tard. On parle des faits, là. »
Les bons mots
Dès le début de l’audience, la présidente annonce : « On va suspendre cinq minutes, pour s’associer au mouvement des greffiers, qui sont là, dehors. Je tiens à dire ici l’importance de leur travail. Sans eux, il ne peut tout simplement pas y avoir de justice ! »
Émission de radio : expertiser pour mieux enfermer
Des rapports d’experts psychiatres sont fréquemment cités dans les audiences de comparutions immédiates. Écrits après un entretien souvent expédié en moins d’une heure – en prison le plus souvent –, ils prétendent pourtant déterminer si le prévenu est dangereux, ou s’il peut être soigné.
« Il faut l’écarter, il faut l’exclure »
Le prévenu comparaît pour agression sexuelle. Une après-midi, place du Capitole, très alcoolisé, il a mis la main aux fesses de deux jeunes femmes. Interrogé sur les faits par la présidente, il dit n’avoir aucun souvenir.
La règle du jeu
Samir B. est accusé d’avoir jeté des cailloux en direction des forces de l’ordre lors d’une des nuits de révolte qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk, tué par un policier. Il ne reconnaît pas les faits et demande à être jugé le jour même.