Quand l’interprète arrive, la présidente lui donne cette étrange consigne : « C’est pas la peine de tout lui traduire, il comprend. » En situation irrégulière, le prévenu est né en 1984 à Mostaganem en Algérie, il comparait pour violence sans incapacité totale de travail sous la menace d’une arme, en l’espèce une canette coupée en deux.
« Il est temps d’être moins gentil »
Abdel M., 25 ans, est jugé pour le recel d’un téléphone portable. « C’est très simple ! On vous a contrôlé au marché de la Reynerie. On y trouve des objets d’origine frauduleuse et c’est pour ça qu’il y a des policiers. »
« Allez, salut ! »
Placé en semi-liberté, François B. n’est pas rentré en temps et en heure à la prison. Il comparaît donc pour évasion. L’avocat demande un report, le temps d’obtenir une expertise psychiatrique.
« Ici, on essaie de comprendre »
En arrivant dans le box, Enzo, à peine 18 ans, sourit nerveusement à ses proches qui sont assis dans la salle. Il comparaît pour avoir tenté de mettre le feu à une poubelle pendant une manifestation.
Une question de profil
Le tribunal va-t-il laisser Amélie, Nahima et Slimane en prison en attendant ? Pour en décider, il examine leur casier et leur situation sociale.
Bons profils, mauvais manifestants
Jonathan T., 28 ans, est amené. Il a jeté des cailloux en direction des policiers à la fin de la manifestation contre la réforme des retraites qui s’est déroulée deux jours plus tôt. Il veut être jugé immédiatement.
Réprimer pour mieux protéger
19 h, l’ambiance est lourde. Un large groupe attend depuis le début de l’après-midi le procès d’un manifestant contre la réforme des retraites. Sans doute le premier à Toulouse à être envoyé en comparution immédiate depuis le début du mouvement. Au moins une vingtaine de militants sont là pour observer la justice et soutenir le prévenu, Samir D., 28 ans, qui a été arrêté à la fin de la manifestation du 23 mars.
L’audace de la justice
Le prévenu est né en 1980 à Pontoise. Il se tient droit, l’air affable, il présente bien. Il comparaît pour des violences conjugales.
Un nouveau triomphe de la « guerre à la drogue »
João B., 19 ans, et Ensio L., la trentaine, sont Néerlandais et comparaissent pour « transport non autorisé de stupéfiant ». Ils ont ingéré des ovules de cocaïne en Guyane et ont ensuite pris l’avion jusqu’à Paris Orly, puis le train pour Toulouse. Lors d’un contrôle, les douanes ont découvert des ovules déjà expulsés dans un de leurs sacs.