Le prévenu comparaît pour agression sexuelle. Une après-midi, place du Capitole, très alcoolisé, il a mis la main aux fesses de deux jeunes femmes. Interrogé sur les faits par la présidente, il dit n’avoir aucun souvenir.
La règle du jeu
Samir B. est accusé d’avoir jeté des cailloux en direction des forces de l’ordre lors d’une des nuits de révolte qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk, tué par un policier. Il ne reconnaît pas les faits et demande à être jugé le jour même.
Justice d’abattage pour les révolté⋅es
Pour réprimer les mouvements sociaux, le gouvernement dispose d’un outil judiciaire particulièrement efficace : la comparution immédiate.
« Tout le monde dehors ! »
Asian F., 24 ans, a été arrêté au Mirail, un soir de « violence urbaine ». Il comparaît pour outrage, rébellion, fourniture d’identité imaginaire, refus de donner ses empreintes et son ADN, et maintien irrégulier sur le territoire.
Les manifestant⋅es contre la réforme des retraites en comparution immédiate
Dans les audiences de manifestants⋅es, on retrouve la violence habituelle d’une procédure expéditive et brutale. Cependant, ces affaires se distinguent de l’ordinaire par plusieurs aspects.
Une incompréhensible défiance
Le prévenu a été arrêté pendant une manifestation contre la réforme des retraites. On lui reproche la « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de destruction des biens. » Il a aussi refusé de donner son identité en garde à vue, ce qui ne constitue pas une infraction, mais que la justice prend habituellement très mal.
Émission de radio : la procédure de comparution immédiate
Notre première émission sur Canal Sud ! Où on revient sur le fonctionnement général de la comparution immédiate. Avec la lecture de deux chroniques d'audience qu'on peut aussi lire sur le blog : Esprit d’entreprise et 11,4 grammes.
Raison garder
Jean T., 50 ans, né à Issy-les-Moulineau, comparaît pour des violences conjugales ayant entraîné quatre jours d’incapacité totale de travail. La victime est présente.
Prise d’otage
Quand l’interprète arrive, la présidente lui donne cette étrange consigne : « C’est pas la peine de tout lui traduire, il comprend. » En situation irrégulière, le prévenu est né en 1984 à Mostaganem en Algérie, il comparait pour violence sans incapacité totale de travail sous la menace d’une arme, en l’espèce une canette coupée en deux.