Toulouse, chambre des comparutions immédiates, mai 2025
Début de l’audience. Le président fait passer à toute vitesse les dossiers des prévenus qui ont demandé un délai pour préparer leur défense :
— Dylan R., vous avez 34 ans, vous êtes divorcé, vous avez un enfant, vous êtes de nouveau en couple, il y a 13 mentions sur votre casier. En 2021, vous avez été condamné à 3 ans de prison dont 1 avec sursis probatoire pour détention de stupéfiants en récidive. Votre dernière condamnation – un délit routier – date de 2024 : vous avez été condamné à 9 mois de prison et exécutez votre peine sous forme de bracelet électronique. Aujourd’hui vous comparaissez pour avoir détenu de la cocaïne et du cannabis en récidive, ainsi que des cartouches. Vous êtes aussi accusé d’avoir refusé de remettre le code de déverrouillage de votre téléphone en garde à vue. Je crois que vous souhaitez un renvoi ?
Le prévenu regarde son avocate puis hoche la tête. La procureure se lève :
— Je demande le maintien en détention au regard du risque de renouvellement de l’infraction. Son casier judiciaire est particulièrement fourni. Il s’agit aussi de le maintenir à disposition de la justice. Il ne présente pas assez de garanties de représentation.
Après que l’avocate a indiqué d’un signe de la main qu’elle ne plaidera pas, le président se tourne vers le prévenu :
— Vous voulez ajouter quelque chose ? Non ? Alors l’audience est suspendue.
À son retour une minute plus tard, le tribunal annonce que Dylan F. restera en détention provisoire à la prison de Seysses en attendant son procès un mois et demi plus tard. Le prévenu, que l’on a pas entendu de l’audience, est ramené aux geôles. Affaire suivante.